
Flotte stratégique : Rencontre avec la Marine nationale – Armateurs de France
“C’est du lien entre nos marines que dépend en grande partie l’effectivité du dispositif de la flotte stratégique, nous y travaillons.” Jeudi dernier, répondant à l’invitation d’Édouard Louis-Dreyfus, Yannick Chenevard a eu l’honneur d’intervenir en tant que grand témoin dans le cadre prestigieux du Musée national de la Marine à Paris, récemment réouvert.
La flotte stratégique est par définition un ensemble dont les composantes répondent à la satisfaction des besoins fondamentaux de la Nation en situation de crise. Elle doit donc être capacitaire plutôt que nominative. Ce sont les caractéristiques, la nature des missions à accomplir qui doivent définir le type de navires entrant dans cette flotte, répondant ainsi à la satisfaction des besoins stratégiques du pays dans une situation anormale et durable Pour répondre à ces besoins, nous disposons d’une industrie maritime qu’il convient de soutenir à la hauteur des enjeux qui nous font face. Sa réussite est consubstantielle à l’indépendance stratégique de la France, et à sa défense. Mettant en œuvre les moyens fournis par l’industrie, la Marine nationale, garante de notre souveraineté assure également la liberté de navigation, sans laquelle la flotte civile est caduque.
La réévaluation en cours du dispositif de flotte stratégique nécessite et permettra un approfondissement de cette coopération.
La montée en puissance des formations dédiées aux métiers de la mer est à la fois une nécessité pour nos entreprises et une opportunité de recréer des liens opérationnels avec la Marine nationale. Les VOA, PMM, PMS, l’École de guerre, le Pôle Ecoles Méditerranée, l’IHEDN et les acteurs régionaux tels que l’Institut FMES sont autant d’outils et d’institutions pouvant jouer un rôle dans ce rapprochement. L’objectif de doublement des diplômés annuels de l’ENSM annoncé par le gouvernement est un pas important.
Par ailleurs, la réindustrialisation pourrait passer par la création d’une base industrielle technologique maritime (BITM) sur le modèle de notre BITD, elle constituerait un appui de taille.
Yannick Chenevard appelle à mener cette réindustrialisation au profit du pavillon français, avec l’Europe et nos régions. Ces dernières peuvent constituer l’avant-garde de notre réveil maritime, notamment au moyen des dispositifs d’expérimentation et d’une Région Sud pilote.
La France a les moyens de s’inscrire parmi les plus grandes puissances maritimes du 21ème siècle, nous avons le devoir d’y œuvrer !