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Yannick Chenevard présente son avis et ses recommandations sur le budget 2023 de la Marine

« L’oracle avait dit : défends ta cité par une muraille de bois inexpugnable. Thémistocle lança la construction d’une flotte »

Hérodote

A l’occasion de l’examen du projet de loi de finances 2023, Yannick Chenevard a présenté aux membres de la commission de la défense nationale et des forces armées son avis relatif aux crédits de la mission Défense : préparation et emplois des forces de la Marine.

Rappelant que la situation des 30 dernières années où nous touchions les dividendes de la paix n’avait été qu’une parenthèse dans l’histoire de l’Humanité, M. Chenevard a souhaité mettre en évidence plusieurs priorités pour que la France soit en capacité de faire face aux défis qui s’annoncent.

Le rapporteur a tout d’abord tenu à saluer le fait que pour la première fois depuis longtemps le budget de la Défense n’avait pas servi de variable d’ajustement par une exécution à l’euro près.

L’importance du recrutement, de la formation, de la montée en compétences des officiers et officiers mariniers qui armeront le ou les futurs porte-avions a ainsi été mise en évidence, de pair avec la nécessaire adaptation des nos infrastructures portuaires pour y accueillir des bâtiments plus gros, plus nombreux.

Les flux de communication transitant à 98% par des câbles sous-marins à des profondeurs où l’humain n’opère pas, Yannick Chenevard a ainsi souligné que « le temps des drones était venu » en particulier pour assurer la protection de ces infrastructures.

Infrastructures, munitions ou conditions de rémunération des marins, l’importance de l’effort budgétaire qui portera à 50 milliards d’euros le budget de la défense en 2025 démontre la place que le président de la République et le ministre des Armées accordent à nos forces, à notre BITD. La démocratie a besoin d’être défendue, au besoin militairement, pour demeurer.

S’agissant de l’avenir de la Marine, et de la région Indopacifique à laquelle Yannick Chenevard a consacré la partie thématique de son rapport a rappelé que la mer est redevenue un espace de compétition, de confrontation entre les puissances. Cela est particulièrement le cas en Indopacifique sous la pression chinoise. La menace est également plus intense avec un réarmement naval massif. Face à ces nouvelles menaces, les moyens de notre marine doivent continuer à croître. Ce qui est en jeu, c’est l’accroissement de son format – et non sa modernisation à taille constante –, d’abord grâce à un deuxième porte-avions. En effet, la France ne dispose pas aujourd’hui d’un porte-avions mais de 65 % d’un porte-avions, puisqu’un tiers du temps, celui-ci est en entretien. Un deuxième porte-avions – et non pas un deuxième groupe aérien – permettrait de disposer en permanence de cet outil puissant, prêt à être déployé sur un théâtre lointain comme l’Indo-Pacifique, voire sur deux théâtres en cas de menace exceptionnelle.

L’accroissement du format passe aussi par un plus grand nombre de frégates de premier rang. Le Livre blanc de 2013 fixait un objectif de quinze frégates pouvant être déployées sur deux ou trois théâtres simultanément. Ce nombre est clairement insuffisant alors même que notre marine est aujourd’hui engagée sur quatre théâtres. Le risque d’épuiser les hommes et le matériel est réel. Il faut donc revenir, au minimum, au format des 18 frégates qui prévalait avant.

Mais la marine, ce sont avant tout des équipages, qui devraient connaître, à défaut d’une évolution quantitative, une transformation en profondeur. Avec le retour du combat naval et du risque du sacrifice ultime en mer, face à des États comme la Russie ou la Chine, puissamment armés et aux valeurs situées à l’opposé des nôtres, adapter la doctrine et la préparation opérationnelle des marins à la haute intensité est une nécessité.

Face à ce nouvel environnement stratégique, notre pays est à la croisée des chemins : soit il affiche ses ambitions et dote la marine des capacités nécessaires pour qu’elle puisse tenir son rang, soit il les réduit, acceptant un lent déclassement qui se paiera, dans les prochaines décennies, par la perte de la maîtrise de notre destin et de notre capacité à peser sur la marche du monde.

Le temps de la marine, et celui de la défense en général, est un temps long. Les décisions qui sont prises aujourd’hui nous engagent pour des décennies. Face à tant de menaces et d’incertitudes, le principe de précaution doit s’appliquer et notre pays se préparer au pire pour mieux le prévenir.

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